La France a testé sa CBDC avec une expérience de 10 mois : rapport

20.10.2021 / Actualites

L’une des principales économies européennes – la France – aurait réalisé son expérience de 10 mois visant à tester comment une monnaie numérique de banque centrale interagirait avec son marché de la dette. La société de services financiers Euroclear a dirigé le projet, auquel certaines des plus grandes banques du pays ont participé.

La France fait pression pour une CBDC

L’année dernière, la Banque de France – la banque centrale du pays – a collaboré avec la société de services financiers belge Euroclear et de nombreux acteurs français de premier plan sur les marchés financiers.

Selon un récent rapport du Financial Times, les organisations ont négocié des obligations d’État et réglé les transactions avec une CBDC émise par la banque centrale au cours d’un programme d’essai de 10 mois.

Le projet a également testé l’utilité d’un tel jeton numérique sur une gamme d’activités quotidiennes telles que le paiement de coupons, le remboursement d’opérations, l’émission de nouvelles obligations et leur utilisation respective dans des accords de rachat.

Certains des grands noms de l’alliance comprenaient la Société Générale, BNP Paribas et Crédit Agricole CIB, tandis que la société technologique multinationale américaine – IBM – a développé le système pour l’expérience. Soren Mortensen – Directeur mondial de ce dernier – a commenté :

« Nous nous dirigeons rapidement vers un changement fondamental dans l’infrastructure du marché post-négociation. Ce projet est allé bien au-delà des précédentes initiatives de blockchain car il a testé avec succès la plupart des processus de dépositaire central de titres et de banque centrale tout en éliminant les étapes intermédiaires actuelles, telles que le rapprochement entre les intermédiaires de marché. »

Isabelle Delorme – Directrice générale adjointe d’Euroclear France – a également fait part de ses réflexions sur le procès. Selon elle, la collaboration entre ces institutions a été fructueuse car elles ont montré que « les monnaies numériques de la banque centrale peuvent régler la monnaie de la banque centrale en toute sécurité ».

Changement de cœur ?

Explorer et potentiellement lancer une monnaie numérique de banque centrale semble être une décision surprenante de la part de la Banque de France puisque le chef de l’institution – François Villeroy de Galhau – a récemment qualifié cet outil financier de risqué et a appelé à une réglementation stricte.

Cet été, il a également fait valoir que les crypto-monnaies privées représentent tout autant un danger pour l’Union européenne. Le principal banquier a averti que l’UE devrait agir rapidement et établir un cadre réglementaire autour du bitcoin et des altcoins. Sans action hâtive, la domination financière de l’Union serait menacée, a-t-il averti :

« Qu’il s’agisse de monnaies numériques ou de paiements, nous, en Europe, devons être prêts à agir aussi rapidement que nécessaire, ou prendre le risque d’une érosion de notre souveraineté monétaire. »

Le banquier a souligné que la performance internationale de l’euro est également menacée si les chiens de garde n’appliquent pas de mesures réglementaires. À son avis, la décision devrait entrer en vigueur dans « un ou deux ans », ou l’UE « perdra son élan ».

Image en vedette avec l’aimable autorisation de MoneyVox